Camille Épisode 4 : Les différents styles d’orphelinats au XIX° siècle

Que désigne l’appellation d’« orphelinat » ?
En cette fin du XIXe siècle, on donne le nom d’orphelinat à des institutions de nature et de pratique
différentes, souvent marquées par une discipline stricte et une autorité ferme.

Assistance publique :
Elle recueille des enfants abandonnés ou exposés aux risques d’une délinquance, en raison de l’incapacité ou de difficultés de leur famille à les accueillir et les éduquer.

Ateliers industriels :
Ce sont des internats annexés à une usine apportant, sous couvert d’un apprentissage professionnel,
une main-d'œuvre souvent, à moindre coût.

Sociétés mutualistes :
Elles accueillent les orphelins des membres décédés d’une même profession, ayant adhéré de leur vivant à une société de secours mutuel.

Camille Épisode 4 : Les différents styles d’orphelinats au XIX° siècle

Orphelinats confessionnels :
Ils accueillent, dans une démarche caritative et évangélique, les mineurs en danger, en vue de leur
donner une éducation chrétienne. (Beaucoup de ces orphelinats ont su être vertueux, d’autres peut-être l’ont été moins.)

Une autre question corollaire peut aussi se poser : qu’est-ce alors qu’un orphelin ?
• Est-ce seulement un enfant dont les parents sont décédés ?
• Est-ce l’enfant trouvé peu après sa naissance au pied d’une porte, déposé probablement par une fille-mère, et dont on ignore tout de la filiation ?
• Est-ce l’enfant abandonné par des parents qui ne sont plus en mesure de l’élever, et dont on connaît la filiation ?
• Est-ce l’enfant orphelin pauvre, que la famille des parents décédés refuse ou ne peut pas accueillir ?
• Est-ce un enfant difficile nécessitant un placement dans une maison de correction ?

Hélas, toutes ces situations sont bien réelles et les situations humaines et familiales parfois sordides !
Ce qui est certain, c’est que le projet de Camille répond à un réel besoin : en 1867 quand frappe le
choléra, il n’y a aucun orphelinat de garçons à Chambéry, seulement deux orphelinats de filles.

Cependant, le projet de Camille est plus large : si accueillir ces enfants est déjà une belle action, comment faire pour les accompagner et leur donner un véritable métier ?
On peut comprendre que, pour un jeune abbé, l’accompagnement qu’il veut proposer dépasse sa formation de vicaire. Le cursus « d’éducateur spécialisé » n’est pas forcément au programme de la formation d’un séminariste !

Pour cette raison, durant l’été 1869, il va visiter, en France et en dans d’autres pays d’Europe, plusieurs orphelinats et diverses œuvres religieuses pour la jeunesse.
À partir de ce qui est proposé, de ce qu’il voit, de ce qu’il ressent et découvre… il va se forger sa propre ligne de conduite :
- Ne pas se contenter de fournir l’hospitalité et la scolarité
- Mais offrir aussi un milieu éducatif complet et intégral, aidant chaque enfant sur les plans
affectif et spirituel. Concrètement, au sein d’une nouvelle et large famille : « Former de bons chrétiens, de bons ouvriers et de bons pères de famille ». Son intuition, devenir « Protecteur de l’enfance ! »

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