Sa naissance
Camille Costa de Beauregard nait le 17 février 1841. Une plaque de marbre apposée sur la façade d’un immeuble rue Jean-Pierre Veyrat à Chambéry, commémore l’évènement.
Son père
Le marquis Pantaléon Costa de Beauregard, était un haut parlementaire à Turin et homme de lettres. Il a été Président du conseil général de Savoie et chevalier de la Légion d’Honneur.
Son enfance
Après trois ans d'études chez les Frères des Ecoles Chrétiennes au collège de la Motte-Servolex, le jeune Camille, cinquième enfant de la fratrie, a poursuivi sa scolarité dans les écoles des jésuites, en France et en Belgique, jusqu'en classe de seconde.
1857
L'abbé Chenal
Professeur réputé au collège de Rumilly, l'abbé Chenal va s'adapter à son rythme, car il a su discerner la gravité de la crise que traverse son élève sur les plans physique, moral et spirituel.
Une foi éloignée
A cette époque, un relâchement religieux l'a amené à perdre la foi au point de ne plus mettre les pieds dans une église. Cependant il restera fidèle, sur les conseils de l'abbé Chenal, à la récitation quotidienne d'une prière à Marie, le « Souvenez-vous ».
1863
Sa rencontre
« Je revois encore le pilier de la cathédrale derrière lequel je m'étais agenouillé, ….et où je pleuraïs des larmes bien douces, car ce fut le jour de mon retour à Dieu... Ce jour-là, mon âme reprenait pour toujours possession de mon Dieu, et ce fut, je crois, l’origine de ma vocation sacerdotale. »
1866
Retour en Savoie
Refusant les hautes fonctions ecclésiastiques qu'on lui a réservées, il rentre à Chambéry en juin 1867. Son évêque, Monseigneur Billiet, lui propose un poste honorifique qu'il refuse. A sa demande, il lui octroie le poste de quatrième vicaire à la cathédrale de Chambéry, sans logement ni rétribution. Il pourra ainsi s'occuper des ouvriers qui travaillent dur pour gagner peu et qui n'ont aucune couverture sociale.
Le Bocage
L'abbé Camille cherche un adjoint pour l'aider à démarrer son œuvre. L'abbé Chenal, son ancien précepteur, répond favorablement à sa demande. C'est ainsi que va naître l'Orphelinat du Bocage, en mars 1868. Grâce à ses fonds personnels, à l'apport substantiel du comte de Boigne, aux sommes régulièrement versées par sa famille (notamment sa mère), les Pères chartreux et autres donateurs, Camille va aménager les locaux, les agrandir, construire une chapelle... Le nombre d'élèves va s'élever jusqu'à 135 pensionnaires.
Ses amis
Cette expérience cessera dix ans plus tard, à la mort de l'abbé Chenal. L'abbé Costa réintègre alors le Bocage avec ses grands apprentis pour lesquels il construit une aile de bâtiment parallèle à la première. Au fil des années, un groupe de prêtres, formés dans l'esprit du Bocage, vont le seconder, parmi lesquels son neveu Ernest Costa de Beauregard.
Un dernier hommage
Un an plus tard, en 1911, son corps est ramené au Bocage, Il est dit que les anciens et les jeunes de l’orphelinat ont fait dételer les chevaux et ont tiré eux-mêmes le corbillard jusqu’au Bocage où son corps fut déposé dans un tombeau préparé à cet effet.
La relève
Conformément à la volonté du Fondateur, son neveu Ernest Costa de Beauregard, va lui succéder à la direction de l'œuvre. Il est le fils de son frère Josselin. Depuis quelques années, devenu prêtre, il avait rejoint son oncle au Bocage et était devenu l’un des ses plus proches collaborateurs. Pendant 44 ans, secondé notamment par l'abbé François Blanchard, qui fut lui-même un des orphelins recueillis par Camille, il poursuivra l’œuvre de son oncle, assurant la permanence de l'esprit du fondateur, et en perpétuant le souvenir.
Vénérable
En 1991, Camille Costa de Beauregard est proclamé Vénérable par le pape Jean-Paul Il qui reconnaît ainsi l’héroïcité de ses vertus (décret du 22 janvier 1991).
Le miracle
Peu après son décès en 1910, sa réputation de sainteté se répand, avec la guérison d’un enfant, René Jacquemond, atteint d’un grave traumatisme à l’œil après un accident survenu lors d’un jeu. Une infirmière prend alors l’initiative de l’essuyer avec un mouchoir ayant appartenu à l’abbé Costa de Beauregard. L’enfant est miraculeusement guéri.
Le dossier de témoignages recueillis à l'époque fut précieusement conservé en archives, bien qu'un peu oublié pendant des années. Ce n'est qu'en le retrouvant en 2011, qu'il fut décidé, avec ces nouveaux éléments, de relancer la cause en béatification du fondateur du Bocage. Cinq rapports établis entre 2015 et 2018 en Savoie et en France par des ophtalmologistes reconnus ont affirmé que l'affection dont souffrait l'enfant “ne pouvait évoluer que vers une absence de guérison, voire la perte de l'œil ”, et que la soudaineté de la guérison était inexplicable.
2024
1841
Les débuts
L'été la famille vit au château de la Motte-Servolex, aujourd’hui, le Château-Reinach.
Sa mère
Marthe de Saint Georges de Verac, a élevé ses enfants selon leur rang. Elle pratiquait une éducation stricte mais habituait ses enfants à donner aux pauvres.
1854
Son adolescence
Il a alors seize ans, quand il est terrassé par une typhoïde aggravée par de graves complications pulmonaires. Ses parents le rappellent au château pour lui faire continuer ses études sous la conduite d'un précepteur, l'abbé Chenal, à partir de septembre 1857.
Camille
Camille va passer ainsi deux à trois ans, en alternant temps de travail, lecture, voyages en train, séances de piano ou de peinture, promenades à pied sur les collines environnantes. C'est aussi un jeune homme de son temps qui participe à des soirées avec les jeunes nobles et bourgeois de Chambéry où il brille par sa courtoisie, son humour, le charme de sa conversation, son élégance vestimentaire qui lui vaudront le surnom de : « Beau chevalier ».
Le retour à la foi
Camille a 22 ans. Il a terminé ses études couronnées par sa réussite à son examen de philosophie. Et vient le jour où tout bascule; car le Seigneur qu'il fuit depuis si longtemps, n'a jamais cessé de l'attendre. Il l'attendait, en effet, dans la cathédrale de Chambéry où il s'est senti attiré à entrer malgré lui. Et c'est l'illumination de son âme. Derrière le pilier contre lequel il s'est dissimulé, il retrouve soudain la foi de son enfance et entend l'appel à la prêtrise auquel il décide de répondre.
La route vers la prêtrise
En septembre 1863, Camille entre au séminaire Français de Rome, accompagné de l'abbé Chenal. Ses années de séminaire lui resteront, dira-t-il plus tard, comme les plus belles années de sa vie. ll sera ordonné prêtre, en la basilique de Saint Jean de Latran le 26 mai 1866.
Création du Bocage
Au mois d'août 1867, le choléra s'abat sur la ville, faisant 135 victimes jusqu'à l'automne. L'abbé Costa a pitié de tous ces orphelins qui se retrouvent sans parents, sans toit, sans argent. Il les recueille dans le deux-pièces qu'il loue rue Saint-Réal. Maïs bien vite, leur nombre s'accroît et il a besoin d'une maison pour les accueillir. A cet effet, le comte de Boigne, grand bienfaiteur de la ville de Chambéry, lui octroie l'ancien bâtiment des douanes sur un demi-hectare de terrain : c'est le Bocage.
1875
La vie au Bocage
A l'âge de treize ans, les garçons apprennent sur place le métier de jardiniers dans des serres construites sur des terrains achetés d'une année à l'autre. Pour les plus grands, l'abbé Costa va acquérir en 1875 (grâce aux fonds versés par sa mère et sa sœur Félicie) le domaine de La Villette à La Ravoire, où ils s'exercent aux cultures de légumes, d'arbres fruitiers, aux travaux de la ferme, et même, à la pisciculture. Camille va s'installer avec eux à La Villette et confie la direction du Bocage à l'abbé Chenal.
1910
La mort de Camille
Malgré une santé chancelante tout au long de sa vie, l'abbé Costa va assumer la direction du Bocage jusqu'à sa mort, le 25 mars 1910. C’est le jour du Vendredi Saint, qui cette année-là coïncide avec la fête de l’Annonciation. Il sera inhumé au cimetière du Paradis.
1913
Vers la béatification
En 1913, Ernest Costa de Beauregard publie une première biographie de son oncle sous le titre « Une âme de saint — Le Serviteur de Dieu, Camille Costa de Beauregard », qui fut rééditée plusieurs fois. En 1925, les premières démarches sont engagées en vue de sa béatification. En 1965 un procès apostolique conduit à l'exhumation du corps du Fondateur.
1991
Vers la béatification
C'est alors que Mgr Ulrich, archevêque de Chambéry, souhaite relancer les démarches en vue de la béatification du fondateur du Bocage. Depuis, le Comité Costa de Beauregard, mis en place dès 2012 par Mgr Ballot, ainsi que l’Association des Amis de Camille Costa de Beauregard, créée en 2017 pour soutenir le Comité, travaillent activement à la poursuite de la Cause de Béatification.
14 mars 2024
Le pape François signe le décret reconnaissant un miracle, rendant possible la béatification.
17 mai 2025 : Béatification