Camille Épisode 8 : Prêtre, chef d’entreprise et … gestionnaire avisé !

En cette fin du XIX° siècle, Camille doit aussi composer avec un environnement politique et sociétal peu favorable à l’E`glise et à son clergé.
Ap partir de 1879, la IIIe République bien installée, ses dirigeants sont persuadés que sa consolidation exige l'écrasement du cléricalisme. L'histoire sera alors scandée par les affrontements avec les catholiques et les mesures législatives de combat. Le texte du Syllabus de 1864 (« complété » par le
dogme de l'infaillibilité pontificale, de 1870) sera exploité par les anticléricaux.
- La République va d'abord entamer la bataille des « congrégations non autorisées » (« article 7 ») en 1879-1881.
- L'administration va se lancer dans un mouvement continu d'expulsion des congréganistes et de
laïcisation des écoles et des hôpitaux.
- Il y aura d'autres épisodes, comme la suppression des crucifix dans les écoles (1882).
- …

En gestionnaire avisé, Camille, aidé avec de précieux conseillers (dans les différents domaines de la finance, du droit, de la politique…), parvient ingénieusement à prémunir son institution de toute mainmise étatique à laquelle les lois de 1901 à 1905 ouvriront la voie. Il place ses établissements sous le régime d’une société civile (créée le 20 juillet 1881 et étendue le 9 janvier 1884) dépourvue de toute connotation
religieuse. Il a pareillement l’habileté et la sagesse de donner, par exemple, le statut de salariées (avec
rémunération) aux soeurs de la Charité affectées à ses établissements. Par précaution supplémentaire, il dépose un testament précisant que les biens de son institution sont des propriétés privées n’appartenant pas au diocèse.
Camille conjugue donc, avec intelligence et subtilité, le spirituel et le temporel : un enseignement toujours contemporain.